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Janvier : Arrietty, le petit monde des chapardeurs

Deux ans après Ponyo sur la falaise, réalisé par Hayao Miyazaki, le studio Ghibli lance un petit nouveau aux commandes : Hiromasa Yonebayashi. Animateur et intervalliste, Arrietty est sa première réalisation. Librement adapté du livre Les Chapardeurs de Mary Norton, le film raconte l’histoire de petits êtres vivant sous les maisons qui chapardent de la nourriture aux humains. Mais pas n’importe comment : la règle est de ne prendre que ce dont on a besoin, sans que cela puisse se remarquer. Arrietty, une jeune chapardeuse, apprend peu à peu à subvenir à ses besoins à l’aide de ses parents. Alors qu’elle doit se cacher des humains, la venue d’un jeune garçon va tout bouleverser…

Arrietty est un bon film. L’univers miniature est enchanteur et fait rêver le spectateur, en faisant découvrir tout ce qui peut se cacher dans un simple jardin, ou entre deux murs. Les scènes de chaparde sont excellentes, faisant monter le suspens pour le simple vol d’un morceau de sucre. Côté musique, elle est composée pour la première fois par une française, la bretonne Cécile Corbel, et le résultat est enchanteur. Seul défaut, le changement de ton à mi-film arrive comme un cheveu sur la soupe, et montre une volonté tardive de greffer un semblant d’histoire à un film qui racontait déjà très bien de petites tranches de vie. Malgré ça, c’est un sourire béat qui s’affiche sur les visages lors du générique de fin, et par les temps qui courent, il n’y a rien de plus précieux.

Janvier : Somewhere

Sofia Coppola aime les gens riches. Si possible malheureux. Après le spleen de Marie-Antoinette, le suicide des soeurs Lisbon et l’errance de Scarlett Johansson, voici l’ennui de Johnny Marco. Cet acteur riche et célèbre se retire quelques temps à l’hôtel Chateau-Marmont à Los Angeles, passant le plus clair de son temps à ne rien faire. Sa vie de star le fatigue et sa femme s’éloigne : c’est alors que surgit Cleo, sa fille de 11 ans, qui va petit à petit le remettre sur pieds et lui faire reprendre goût à la vie. L’abus de luxe nuit-il ? C’est ce que semble nous dire Somewhere. Le film montre aussi que ce n’est pas une vie pour un père qui veut élever sa fille. C’est joli sur le papier, mais à l’arrivée… on s’ennuie.

Car si Sofia Coppola avait réussi à rendre trois films sur l’ennui intéressants, Somewhere est clairement celui de trop. Les scènes sont répétitives et interminables, et martèlent le message avec une subtilité pachydermique. Dommage, car les deux acteurs principaux, Stephen Dorff (le père) et Elle Fanning (la fille), sont très bons dans leurs rôles respectifs : celui de l’adulte blasé et déphasé et celui de la fille pleine de vie mais en manque d’affection. Ici et là, quelques scènes vraiment touchantes sont à sauver. Pour le reste, il est temps pour la réalisatrice de changer de registre pour que Somewhere ne soit qu’un accident de parcours.